• Témoignage d’une stagiaire en orphelinat au Burkina Faso •

Témoignage d’une stagiaire en orphelinat au Burkina Faso

31 mai 2017

Un jour, on m’a demandé où je rêvais de voyager sur la planète. J’ai nommé l’Afrique. Non pour simplement faire des safaris, mais bien parce que je voulais aider les gens. Ce rêve venait d’une enfant de 10 ans, qui malgré son jeune âge, souhaitait faire une différence dans la vie des autres. Pas une énorme différence, non. Juste aider et aimer. Mon rêve, je suis en train de le vivre. Depuis plus de 10 ans, je me suis fait tellement d’idées face à l’inconnu. Je savais qu’un jour je le découvrirais.

C’est donc avec la tête et le cœur remplie d’espoirs et d’attentes, mais pas trop quand même, que je suis partie 12 semaines aider les gens au Burkina Faso. Une arrivée aux petites heures du matin dans le pays des Hommes Intègres, accompagnée de la chère Alexandra qui serait avec moi six semaines. Un accueil des plus chaleureux avec des personnes trop contentes de nous voir! Ah! Et que dire de la chaleur en ce mois de mai! Ouf! Au début de mon séjour, la chaleur fût un vrai défi. Moi qui avais toujours froid au Québec, j’avoue que maintenant, ça me manque un peu… juste un peu. On s’adapte assez rapidement, je vous le promets! Deux jours après notre arrivée, nous avons toutes deux rejoins nos familles dans la ville de Koudougou. Pour ma part, j’ai reçu un très bel accueil. Malgré que ma langue maternelle soit le français et qu’ils parlent la même langue, la communication n’a pas été facile et avec certaines personnes on travaille encore à se comprendre. Bon, je travaille encore à ce qu’ils me comprennent… C’est pas facile quand tu te « forces » à parler dou-ce-ment en ar-ti-cu-lant et que ton interlocuteur te répond « oui, oui » même si sa réponse n’a de rapport avec ce que tu viens de dire!! J’ai quand même beaucoup de plaisir à taquiner ma petite sœur de 11 ans et à discuter avec ma grande sœur de 24 ans! Je n’ai pas envie de les quitter, mais j’ai déjà très hâte de rencontrer ma deuxième famille burkinabé de Ouagadougou, la capitale. Malgré la température du pays, il y a aussi sa chaleur humaine. Une chaleur qui est présente mais qui est totalement différente de chez moi. J’ai été très surprise au départ. Surprise des façons d’approcher les autres. À croire que « nassara » ce n’est pas si malpolie que ça finalement ou que d’inviter quelqu’un à faire une sortie avec toi et de tout payer c’est normal! Oui, oui, nous connaissons ces informations avant de partir, mais de le vivre et de côtoyer des êtres humains comme nous avec des valeurs et une mentalité extrêmement différente, ce n’est pas facile! Mais on apprend. On comprend. On accepte. Et c’est aussi ça le voyage! Il y a autre chose que nous devons rapidement accepter… la nourriture! Ouf! Dès mon arrivée, on m’a demandé s’il y avait un aliment ou un repas que je n’aimais pas. Je me suis plu à dire que je n’étais pas « difficile », que j’aimais tout… Vraiment, je ne savais pas ce qui m’attendait! Le tô, le haricot, les feuilles d’haricot, le riz, le poisson! Ah! Le fameux poisson! Le saumon me manque lui aussi! Bien sûr, je me cuisine de bonnes recettes de mon Québec tout en restant ouverte à goûter à chaque nouveau repas. Même le poisson qui est trop souvent présent dans mon assiette le midi à l’orphelinat et le soir dans ma famille…

Mon bel orphelinat! Mes beaux enfants. Vraiment, lorsque l’on fait un voyage comme celui-ci où on apporte notre aide à un établissement et où on tombe en amour avec ces merveilleux petits êtres qui ne demandent qu’à être aimé, il faut avoir une certaine force de caractère. Il faut voir chaque enfant comme un enfant et non comme un orphelin. Ça fait moins mal au cœur et ça nous permet d’être mentalement avec eux à 110%. Bon ok, à 100% ça peut aller, c’est quand même de grosses journée! À l’orphelinat, j’ai de nouveau reçu un très bel accueil! Il y a de ces femmes si attachantes avec qui j’ai créé des liens rapidement et que dire des enfants. Mes touts petits bébés! Avec mes 20 bébés chaque jour, je vous jure que le soir, je suis rapidement dans mon lit! J’adore être à l’orphelinat. M’occuper de mes petits, les consoler, les aimer, mais la vie à l’orphelinat est une réalité très difficile à vivre. En tant qu’éducatrice, je peux comparer tout en appréciant le travail ici. Mais pour être sincère, il y a beaucoup de façons de faire qui me troublent. Avez-vous déjà vu un nourrisson se réveiller à plusieurs reprises, pleurer, avoir des signes de faim et se rendormir car il sait bien qu’il ne boira pas son lait tout de suite? Ou encore, la propreté. L’hygiène tout court. Les bébés comme les enfants font leurs besoins sur eux et ils ne portent que des tissus pour empêcher l’urine ou leur selle de tomber sur le sol, mais en vain. Mais une fois la confiance gagnée, c’est fini.

Vous pensez sûrement que ça doit être l’enfer, mais au contraire! C’est une expérience extraordinaire! Je le crois sincèrement. Je crée des liens solides avec de petits êtres humains uniques qui ont besoin d’amour et de patience. Et c’est ça qui est merveilleux. Mon expérience à Koudougou se continue et bientôt je dirai au revoir à ma nouvelle amie de voyage, Alexandra. Je ferai mes adieux à ma première famille burkinabé. À mes merveilleuses sœurs. Je serrerai fort chacun de mes bébés et un en particulier, ma douce Rasmata. En un mois seulement, j’ai rencontré des personnes merveilleuses, j’ai créé des liens forts malgré toute la différence qui nous sépare. Les huit prochaines semaines passerons très vite. Imaginez combien de moments il me reste à vivre et combien de gens il me reste à rencontrer! Au fond, c’est surtout ça le voyage!

Rachel Bilodeau, Burkina Faso, mai 2017

PS: Pour vivre une expérience similaire à Rachel, voir: https://horizoncosmopolite.com/projets/stages-internationaux/burkina-faso/

    

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