17 janvier 2020
« L’exclusion ne se manifeste pas seulement dans les idées ou dans le manque d’estime, mais aussi en politique publique et c’est ce qui est le plus grave. »
Rigoberta Menchú a reçu le Prix Nobel de la paix en 1992 pour sa lutte soutenue pour la reconnaissance des droits de l’Homme et plus précisément pour les droits des Autochtones.
Née en 1959, Rigoberta Menchú provient de la communauté quiché, l’une des 22 branches mayas du Guatemala. Elle a grandi dans un pays en pleine Guerre civile (1960-1996).
Une vocation
Rigoberta a commencé à s’engager très jeune. Tout d’abord en visitant les communautés avoisinantes, en allant parler aux gens et surtout aux femmes. Elle voulait sensibiliser son peuple à leur réalité et à leurs perspectives d’avenir. En effet, son but était de créer un mouvement pour faire changer les choses; pour que les Indigènes récupèrent leurs droits et leurs terres. Le mouvement qu’elle prônait était pacifique. Ses seuls armes étaient les mots et l’espoir.
Situation politique difficile
Pourtant, en 1981, elle a dû quitter le pays pour se rendre au Mexique, à San Cristobal de las Casas. Son exil a été forcé par les menaces qui la guettaient. Des membres de sa famille ont été victimes de persécutions politiques. Le gouvernement de l’époque n’acceptait pas les idées et l’initiative de la jeune femme et de son entourage.
Moi, Rigoberta Menchú
Continuant à vouloir se faire entendre, en 1982, à l’aide de l’anthropologue vénézuélienne, Elizabeth Burgos, elle publie un livre autobiographique : Me llamo Rigoberta Menchú y así me nació la conciencia (Moi, Rigoberta Menchú : Une vie et une voix, la révolution au Guatemala). Elle était alors âgée de 23 ans. Ce livre relate les difficultés avec lesquelles son peuple doit vivre au quotidien. Par la suite, le livre a été traduit dans plusieurs langues. Partout dans le monde, il représente un appel à la solidarité et à la paix.
Le Prix Nobel de la paix
Après cette publication, Rigoberta Menchú a consacré sa vie à la défense des droits de l’Homme, des droits des Autochtones et à l’égalité homme-femme. En 1991, Madame Menchú a contribué à la création de la Déclaration des droits des peuples autochtones des Nations Unies. Puis, en 1992, « en reconnaissance de son travail pour la justice sociale et la réconciliation etchno-culturelle basées sur le respect pour les droits des peuples autochtones », elle reçoit le prix Nobel de la Paix.
Elle est la première et la seule femme guatémaltèque, jusqu’à aujourd’hui, à avoir reçu un prix Nobel. De plus elle est la première femme indigène à avoir reçu le Prix Nobel de la paix. La femme, aujourd’hui âgée de 61 ans, continue à promouvoir sa lutte pour l’égalité de chaque être humain. Elle en est devenue le symbole, tant au niveau national qu’international.
Les conséquences de la Guerre civile
Rappelons que la Guerre civile au Guatemala a duré 36 ans, a fait plus de 200 000 morts et des milliers de disparus, a détruit plus de 440 villages (majoritairement autochtones) et a causé plus d’un million et demi de déplacés. Selon un rapport de l’ONU, les forces de sécurité de l’état de l’époque sont responsable de 93% des violations. De plus, 83% des personnes tuées ou déplacées appartenaient aux différentes ethnies mayas. Personne n’a été officiellement condamné.
Sources :
https://www.cairn.info/revue-ethnologie-francaise-2011-3-page-453.htm?try_download=1
https://nobelwomensinitiative.org/category/laureates/rigoberta-mench-tum/?ref=164