04 avril 2018
Pâques au Guatemala, ou la Semana Santa
Les rassemblements en famille, à la cabane à sucre ou les chasses aux cocos de Pâques ont peut-être fait partie de la fin de semaine de Pâques des Québécois. Au Guatemala, on célébrait aussi la Semaine Sainte, fête la plus importante de l’année, surtout à Antigua. Le summum des célébrations étaient le jeudi et le vendredi Saints, mais il faut savoir que les événements reliés à cette fête importante on débutés il y a un mois et demi, soit au début du Carême.
Pendant près de six semaines, les événements religieux ont fait vibrer le pays. Les « bellaciones », les » alfombras » et les « processiones » se sont multipliées dans plusieurs communautés. Les familles du Guatemala honorent les images saintes portées sur des processions représentants différents moments de la vie de Jésus; son arrivée à Jérusalem, son chemin de croix, sa crucifixion, jusqu’à sa résurrection. Ces plateaux géants sont portés par des fidèles venant par milliers. Certaines processions pèsent plus d’une tonne. Les hommes se relaient le transport et échangent à pratiquement chaque pâté de maison. Derrière la procession de Jésus suit toujours celle de Marie, portée par les femmes. En signe de respect à Jésus et Marie qui parcourent les rues, les gens érigent des « alfombras » qui signifie « tapis » en espagnol. Ces tapis sont colorés et constituent de véritables œuvres d’ art dans toutes les municipalités du Guatemala. On teint du bran de scie, installe des fleurs, des fruits ou autres afin d’honorer le passage des processions. Ces « alfombras » sont éphémères et bien que leur création prend plusieurs heures, elles disparaissent en quelques minutes. C’est probablement une des raisons pour laquelle elles sont si spéciales et pour laquelle autant de gens viennent à Antigua à ce moment de l’année. La ville compte normalement 75 000 habitants, mais durant la Semaine Sainte, près de 1,5 millions de personnes du Guatemala et d’ailleurs viennent assister aux processions.
Trois groupes scolaires d’HorizonCosmopolite ont vécus l’intensité de cette fête et ont même participé à la création d’alfombras. Ils ont aussi connu les mets typiques de cette époque de l’année dans leurs familles d’accueil guatémaltèques et ont respiré l’encens qui parfumait les rues.
Comme au Québec, le mardi suivant Pâques est synonyme de retour au travail. Les élèves poursuivent les travaux de construction et les activités culturelles avec beaucoup d’enthousiasme. Gageons que Pâques aura maintenant une connotation plus guatémaltèque pour ces jeunes, du moins à travers les souvenirs incroyables qu’ils sont en train de créer.
Geneviève Lefebvre, coordonnatrice de programmes chez HorizonCosmopolite